Archives de Tag: Afrique

Lundi 23 mars 2009. Le pape achève son premier voyage en Afrique

Le pape Benoît XVI, 81 ans, a achevé aujourd’hui une visite d’une semaine en Afrique, sa première sur ce continent qui compte 14 % de la population catholique mondiale (150 millions de personnes sur 900 millions d’Africains).

Il a visité le Cameroun et l’Angola. Il a prononcé seize discours. Le fil rouge de son message aura été l’éradication de la violence, par la réconciliation, l’équité dans le développement économique et l’assainissement des systèmes politiques par notamment l’éradication de la corruption. Le pape est revenu à plusieurs reprises également sur le respect des droits de la femme. Il s’est aussi attaqué à la corruption dans les structures mêmes de l’Eglise africaine. Il a remis aux évêques africains un document de travail pour le synode qui aura lieu en octobre 2009 sur le thème de la réconciliation, la justice et la paix. A trois reprises, il a tendu la main à l’islam et mis en garde contre le pouvoir des sectes.

Dans l’avion pour se rendre en Afrique, le pape a répondu à une question sur le préservatif provoquant un scandale dans les pays occidentaux. La version officielle (validée par le Vatican) des propos du pape est :  » Je dirais que l’on ne peut pas vaincre ce problème du sida uniquement avec des slogans publicitaires. S’il n’y a pas l’âme, si les Africains ne s’aident pas, on ne peut pas résoudre le fléau en distribuant des préservatifs : au contraire, cela risque d’augmenter le problème.  »
La polémique s’est poursuivie autour de la question de l’avortement : une phrase ambiguë du pape sur l’avortement comme contrôle démographique a été interprétée comme une prise de position contre l’avortement thérapeutique.

Le pape a reçu un accueil enthousiaste tout au long de son voyage. Mais celui-ci a été endeuillé par la mort de deux adolescentes, décédées au cours d’une bousculade pour arriver sur le lieu de la messe adressée aux jeunes.
Références

Dépêches

LeMonde.fr avec AFP
AP sur IHT

Articles
Le Figaro :  » Les messages brouillés du Pape en Afrique « 
La Croix :  » Benoît XVI appelle l’Afrique à la réconciliation « 
La Croix :  » Ce que le pape a vraiment dit sur le préservatif… « 
Libération :  » Le pape au pilori après sa sortie anticapote « 
Le Monde :  » Le pape a appelé les dirigeants africains à promouvoir une « réelle démocratie » « 
Le Monde :  » En Angola, l’appel du pape au « partage » et à la démocratie « 
La Croix :  » Commentaire d’Isabelle de Gaulmyn : Ce qu’il fallait entendre… « 
La Croix :  » Le Cameroun accueille Benoît XVI avec enthousiasme « 
La Croix :  » L’Eglise admet des cas d’avortement thérapeutique « 
LeJDD.fr  » Le pape, les cathos et le sexe « 
Le Figaro :  » Le Pape rappelle aux pays riches leurs responsabilités »
NYT :  » Pope Tries to Send Ripples of Hope Through an Ocean of Angolans « 
RFI :  » L’appel de Benoît XVI à la concorde « 

Documents
Un portfolio du voyage du pape sur le site de La Croix
Un portfolio du voyage du pape sur le site du Monde
Discours et homélies du pape sur le site de La Croix

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Mercredi 24 décembre 2008. Crise de succession en Guinée

Le président guinée Lansana Conté est mort lundi 22 décembre 2008 à l’âge de 74 ans ; il était gravement malade depuis plusieurs années. Une tentative de coup d’Etat militaire sans violence a eu lieu dès le lendemain dans la capitale Conakry. La Constitution et les institutions ont été suspendues.

Lansana Conté a présidé la Guinée durant 24 ans. Ce militaire avait pris le pouvoir en avril 1984 à la suite d’un coup d’Etat survenu une semaine après le décès du premier président de la Guinée indépendante, le dictateur marxiste Ahmed Sékou Touré. Lansana Conté, s’appuyant toujours sur l’armée, a mené de nombreuses répressions. Lui et son entourage ont été accusés de détourner les richesses du pays à leur seul compte et d’être impliqués dans des vastes réseaux de trafic de drogue. Début 2007, près de 200 personnes ont été tuées lors de manifestations contre le régime.

La tentative de coup d’Etat a semble-t-il été menée par des jeunes officiers d’origine universitaire. Leur identité est mal connue. Ils sont rassemblés en un « Conseil national pour la démocratie et le développement » (CNDD). Leur porte parole est un capitaine, Moussa Dadis Camara, qui s’occupait jusqu’à présent des ravitaillements en essence. Les militaires ont promis d’organiser des élections libres et transparentes d’ici fin 2010, affirmant que leur seul but est de sauvegarder l’intégrité territoriale.

C’est l’Assemblée nationale qui doit normalement assurer la transition du pouvoir et organiser des élections dans les 60 jours, mais le pays ne disposerait pas de listes électorales fiables. Son président Aboubacar Sompare a appelé la communauté internationale à empêcher le coup d’Etat.

Ancienne colonie française indépendante depuis 50 ans, la Guinée compte 9 millions d’habitants, dont environ la moitié vit en dessous du seuil de pauvreté. L’espérance de vie y est d’environ 50 ans. Pourtant, il s’agit d’un pays riche en eau, en fer, en or et en diamants, et la première réserve mondiale de bauxite.

Cette tentative de coup d’Etat en Guinée Conakry a eu lieu quatre mois après celui qui s’est déroulé en Mauritanie (où les militaires ont chassé du pouvoir le président Sidi Ould Abdallahi) et un mois après une tentative avorté de coup d’Etat en Guinée Bissau.

Références
Dépêches
LeFigaro.fr avec AFP
LeMonde.fr avec AFP

Articles
Le Figaro : « Guinée : transition délicate après la mort du président »
RFI : « L’Union africaine s’apprête à prendre des sanctions contre les putschistes »
RFI : « Un scandale géologique »
La Croix : « La mort du président Conté plonge la Guinée dans l’inconnu »
La Croix : « Lansana Conté, dictateur guinéen aux airs débonnaires »
La Croix : « Conakry attend dans l’angoisse la suite des événements »
Libération : « En Guinée, «le mieux serait un gouvernement de transition civil soutenu par l’armée» »
IHT : « Stand-off after coup claim in Guinea »
WSJ : « Turmoil Feared After Guinea Death »

Lundi 23 juin 2008. Morgan Tsvangirai se retire de la présidentielle au Zimbabwe

Au Zimbabwe, Morgan Tsvangirai, 56 ans, a renoncé dimanche 22 juin à se présenter au second tour de l’élection présidentielle. Il était opposé à Robert Mugabe, 84 ans, président depuis l’indépendance de l’ex-Rhodésie britannique, en 1980, qui se présentait pour un 6e mandat. Le scrutin qui devait se tenir le 27 juin devrait donc être annulé.

Le contexte
Des élections présidentielles se sont déroulées samedi 29 mars au Zimbabwe. Près de 6 millions de Zimbabwéens étaient appelés à voter. Les résultats devaient être publiés au plus tard le vendredi 2 avril, mais ils ne l’ont pas été. Les observateurs (africains, russes, iraniens et vénézuéliens, car le gouvernement zimbabwéen avait refusé la présence d’observateurs occidentaux) avaient jugé " crédible " la victoire de l’opposition.

L’opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) emmené par Morgan Tsvangirai (l’adversaire historique de Robert Mugabe), a revendiqué sa victoire dès le 4 avril. Elle a déposé un recours pour la publication des résultats qui a été rejeté au bout de neuf jours. Elle a alors appelé à une grève générale à partir du 15 avril, mais qui n’a peu été suivie, les rassemblements étant interdits et le déploiement policier massif.

La Commission électorale a finalement annoncé vendredi 2 mai la tenue d’un second tour, affirmant que Morgan Tsvangirai a obtenu 47,9 % des voix et Robert Mugabe 43,2 %.

Morgan Tsvangirai, se sentant menacé par les partisans du parti de Robert Mugabe, le Zanu-PF (Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique), s’est réfugié aujourd’hui à l’ambassade des Pays-Bas. Les bureaux du MDC ont été investis aujourd’hui par la police zimbabwéenne, qui a arrêté une soixantaine de personnes. Il n’exclut pas de négocier maintenant avec Robert Mugabe.

Morgan Tsvangirai s’est finalement retiré, affirmant que 86 militants de son parti ont été tués ces dernières semaines, tandis que des dizaines d’autres ont été blessées et que des centaines de milliers d’autres auraient été déplacées pour ne pas pouvoir voter.

La situation économique du Zimbabwe est catastrophique. L’inflation annuelle est de 100 000 %. Le chômage touche 4/5e de la population. Le pays autrefois appelé le "grenier à grain" de l’Afrique australe dépend aujourd’hui de l’aide alimentaire étrangère.

Références
Dépêches
LeFigaro.fr avec AFP
Libération.fr avec AFP
Lefigaro.fr avec AFP et BBC
AFP
LeMonde.fr avec AP et AFP
LeFigaro.fr avec AFP et Skynews
LeMonde.fr avec AFP et AP
LeFigaro.fr avec AFP
LeFigaro.fr avec AFP
LeFigaro.fr avec AFP
LeMonde.fr avec AFP, Reuters et AP

Articles
Rue89 : " A 84 ans, Mugabe candidat au despotisme éternel au Zimbabwe "
Rue89 : " Robert Mugabe, libérateur du Zimbabwe devenu oppresseur "
RFI : " Vers un second tour ? "
RFI : " La justice refuse de faire publier les résultats électoraux "
RFI : " Une grève peu suivie "
RFI : " Campagne de violences contre l’opposition "
RFI : " La victoire de l’opposition se confirme aux législatives "
RFI : " Raids policiers contre l’opposition et des observateurs indépendants "
RFI : " Revers historique de Robert Mugabe au premier tour "
Le Monde : Au Zimbabwe, le chef de l’opposition renonce à affronter Robert Mugabe
RFI : " Semaine cruciale pour la présidentielle "
RFI : " L’opposition se retire de la course à la présidence "