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Lundi 31 août 2009. La fin de 55 ans de pouvoir pour la droite japonaise

Au Japon, des élections se sont déroulées hier dimanche 30 août pour élire les membres de la chambre des représentants. Le Parti démocrate japonais a remporté une large victoire : 318 sièges contre 119 (-181) pour le Parti libéral de droite (la majorité est à 241 sièges). Le taux de participation a été similaire à celui des précédentes élections : 69 % contre 67,5 % en 2005.

Le Parti démocrate japonais est un parti de centre-gauche fondé en 1996 par des ex-membres de l’ancien parti socialiste japonais et du PLD. Il va gouverner pour la première fois. Les démocrates sont déjà majoritaires au Sénat.

Le Parti libéral de droite était au pouvoir depuis 1955 (hormis une parenthèse en 1993-1994 où une coalition hétéroclite avait pris sa place).

Le Parti démocrate a mené campagne sur un ambitieux programme social : réduction de la bureaucratie, renforcement du pouvoir du cabinet du premier ministre, réduction des taxes pour les PME-PMI, allocations pour les retraités, les familles (190 € par enfant et par mois) et les plus démunis, les chômeurs en formation professionnelle (750 € par mois), gratuité partielle de l’éducation, prime à la naissance et même gratuité des autoroutes. Un programme chiffré à 125 milliards d’euros annuels, financés sur les  » gaspillages  » budgétaires, la réduction des travaux publics, celle des subventions aux régions, et celle des salaires des fonctionnaires. Le Parti démocrate a par ailleurs dit vouloir se démarquer de la politique américaine et rapprocher le Japon de ses voisins asiatiques.

Reconnaissant sa défaite, Taro Aso a annoncé qu’il quittait la présidence du PLD. Il restera au pouvoir jusqu’à l’élection de son successeur, probablement le président du parti démocrate, Yukio Hatoyama. Agé de 62 ans, c’est l’héritier par son épouse du fondateur de Bridgestone et le petit-fils du premier chef de gouvernement PLD en 1955. Il est surnommé avec son frère « Kennedy du Japon ».

Références
Dépêches
LeMonde.fr avec AFP et Reuters
AFP sur Libération

Articles
Le Figaro :  » Japon : le raz-de-marée de l’opposition aux législatives « 
RFI :  » Des changements en perspective « 
La Croix :  » Le Japon fait le choix du centre gauche « 
La Croix :  » 50 ans de pouvoir pour les libéraux du PLD « 
NYT :  » With Bold Stand, Japan Opposition Wins a Landslide « 
WSJ :  » Rise of a New Era in Japan « 
BBC :  » Japan’s Hatoyama sweeps to power « 

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Mercredi 24 septembre 2008. Taro Aso, premier ministre japonais.

Taro Aso, 68 ans, a été désigné par son parti, le Parti libéral démocrate libéral (PLD) pour occuper le poste de premier ministre. Il succède à Yasuo Fukuda, qui a démissionné le 1er septembre. Taro Aso avait été élu à la tête du Parti libéral démocrate lundi 22 septembre.

Taro Aso a une image d’homme politique populiste de droite. Petit fils du premier ministre Shigeru Yoshida (1946-1947 et 1948-1954) et gendre du premier ministre Zenko Suzuki (1980-1982), il est issu d’une famille qui a fait fortune dans l’exploitation minière (dont l’entreprise est accusée d’avoir réduit à l’esclavagisme ses travailleurs au début du siècle) et qui a monté une grande entreprise de ciments. Il est élu presque sans interruption depuis 1979 et était déjà candidat au poste de premier ministre face à ses trois prédécesseurs.

Connu pour son franc-parler, surnommé « ministre du manga » en raison de son attrait et de son soutien en faveur des mangas, Yasuo Fukuda a travaillé dans le négoce de diamants au Sierra Leone. C’est aussi un ancien sportif : il avait représenté le Japon à l’épreuve de tir des Jeux olympiques de Montréal en 1976. Dernière particularité, Taro Aso est catholique (c’est le premier catholique à gouverner le Japon).

Le PLD est au pouvoir presque sans interruption depuis 1955. Il a en revanche perdu le contrôle du Sénat en juillet 2007 au profit des démocrates. Depuis, les processus parlementaires connaissent des blocages répétés. Après le long mandat de Junichiro Koizumi, premier ministre de 2001 à 2006, le pays peine à retrouver une stabilité politique : Shinzo Abe puis Yasuo Fukuda sont restés moins d’un an au pouvoir chacun.

Taro Aso a déclaré que ses premiers engagements seraient en faveur d’une relance de l’économie nationale, menacée de récession.

Références
Dépêche
AFP (sur Google)

Articles
Le Monde : « Taro Aso va devenir le premier ministre du Japon »
Le Monde : « Taro Aso, populiste de droite et « ministre du manga » »
Le Monde : Au Japon, la politique est une affaire de famille
Libération : « Aso, faucon et vrai fan de manga »
La Croix : « Le nouveau premier ministre japonais assume discrètement sa catholicité »

Document
Une vidéo Reuters du vote sur le site du Monde