L’armée israélienne a mené depuis une semaine l’opération la plus meurtrière à Gaza depuis le déclenchement de l’Intifada en 2000. Elle s’est soldée par plus de 125 morts côté palestinien et 3 du côté israélien.
Que s’est-il passé exactement ?
Mercredi 27 février, cinq membres du Hamas ont été assassinés. Le mouvement islamique a répliqué par des tirs de roquettes. Ces roquettes ont été perfectionnées par le Hamas : elles ont maintenant un rayon d’action de 20 kilomètres et ont visé les villes israéliennes les plus proches de la frontière : Ashkelon (120 000 habitants) et Sdérot (24 000 habitants).
Le premier ministre israélien Ehoud Olmert, échaudé par l’échec de l’intervention d’Israël au Liban durant l’été 2006 visant à faire cesser les attaques du Hezbollah, a décidé de répliquer par des attaques aériennes. Elles ont duré trois jours.
L’armée israélienne a ensuite mené une offensive militaire baptisée » hiver chaud » contre la bande de Gaza samedi 1er et dimanche 2 mars. Près de 2 000 soldats auraient pénétré dans le territoire palestinien, accompagnés de chars, d’hélicoptères et d’avions. Ils ont dit vouloir attaquer les lieux de construction, de stockage et de lancement des roquettes. L’armée israélienne a annoncé son retrait lundi 3 mars tout en affirmant vouloir poursuivre les opérations ultérieurement, les tirs de roquettes en provenance de Gaza n’ayant pas cessé. L’armée israélienne a fait une nouvelle incursion de deux heures hier soir, mardi 4 mars.
Et maintenant ?
Le ministre israélien de la défense Ehoud Barak, refusant toujours toute négociation avec l’organisation islamiste, a annoncé vouloir prochainement pénétrer dans les centres urbains de Gaza pour mettre fin aux tirs de roquettes. Le Hamas qualifie le retrait israélien d’échec et promet de poursuivre les représailles.
Quelles conséquences pour le processus de paix ?
Le président palestinien Mahmoud Abbas a décidé dimanche 2 mars d’interrompre les négociations de paix menées depuis novembre 2007 (lire l’info du jour du 28 novembre 2007). Aujourd’hui, il s’est dit prêt à les reprendre à la condition d’une trêve dans les violences.
Le Hamas a pris le pouvoir à Gaza (qui avait été évacuée par Israël durant l’été 2005) par la force en juin 2007. Depuis, le président palestinien n’a plus d’influence sur cette partie du territoire palestinien. Israël poursuit ainsi sa tentative de déstabilisation du Hamas, après avoir déjà décidé du blocus de la bande de Gaza (lire l’info du jour du 1er février 2008).
Quelles réactions ?
Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni en urgence ; il a condamné l’escalade des violences et a appelé à la fin des violences. L’Union européenne a parlé d’un « usage disproportionné » de la force. Les Etats-Unis ont insisté sur le droit d’Israël à se défendre. Condolezza Rice, la secrétaire d’Etat américaine s’est rendue à Jérusalem pour tenter de relancer les négociations et a accusé l’Iran d’armer le Hamas. Les observateurs estiment que c’est la rapidité de ces réactions qui a conduit l’armée israélienne à se retirer de la bande de Gaza après deux jours de combats.
Références
Dépêches
LeMonde.fr avec AFP et AP
LeMonde.fr avec AFP et Reuters
LeFigaro.fr avec AFP et AP
LeFigaro.fr avec AFP
Articles
Le Monde : » Le Hamas, en renforçant son armement, a ouvert à Gaza un second front pour Israël «
Le Monde : » Le Hamas fête la « victoire », Israël agira « là où il le faut » «
Le Monde : » Pour Ehoud Olmert, l’offensive israélienne à Gaza n’était pas « une frappe ponctuelle » «
RFI : » Israël quitte Gaza mais pourrait revenir «
Le Figaro : » Israël attend le départ de Rice pour repasser à l’offensive «
Libération : » Sous pression, Israël se retire de Gaza et laisse un Hamas renforcé «